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Voile

C'est d'abord une histoire d'esthétique : un voilier qui glisse légèrement gité sur la mer est un spectacle ravissant. C'est aussi une question de sentation : le vent sur le visage, les mains sur la barre salée, les mouvements sur les vagues. C'est enfin un problème d'équipage : s'entendre sur un voilier est plus difficile qu'ailleurs et gagner une régate est un jeu passionnant.

Voile légère

En bon auvergnat, je suis tombé dans la voile tout petit... À l'occasion d'un stage d'optimist au Yacht Club de Carnac. L'honnêteté me pousse à avouer que j'y suis allé contraint et forcé... mais dès que j'ai mordu dedans, impossible de me faire retoucher terre.

À l'X, j'étais en section voile. Cela signifie que je passais quatre heures par semaine à attendre le vent sur le lac du campus. Nous avions le choix entre planche à voile (Mistral) ou Mini J (petit quillard en forme de baquet qui se barre avec les pieds). J'y ai appris les rudiments du match-race et du placements lors des départs.

Notez bien qu'une planche à voile, sur un lac gelé, ça n'avance pas.

Pour tromper l'ennui hivernal, la section voile s'exile régulièrement en Egypte pour faire du funboard. Pas beaucoup de vent, mais de belles gamelles sur la planche en double. Je ne sais toujours pas faire un jibe correct, à travailler.

Le plus sympa à l'X, c'était les jeudis après-midi : nous allions sur le lac de Saint-Quentin en Yvelines. Certains irréductibles s'obstinaient sur des planches, mais je préférais le Laser. Pilotage fin dans le petit temps et sensation de planning quand le vent monte, ce dériveur est une merveille de simplicité.

Quand le plan d'eau manquait de vent, nous faisions des exercices d'équilibre. Parfois ça marchait, parfois moins. Ceci dit, se mouiller, ça fait partie du plaisir.

Régate

Le plaisir de régler au près dans le petit temps. Le stress du tacticien au moment de virer. L'excitation du numéro 1 à l'affalage de spi. La tension des embraqueurs au virement de bord. La concentration du régleur de spi. La douleur du régleur de grand-voile. La pression de tout l'équipage à l'approche de la bouée. La joie du tacticien qui hurle "tribord !". L'anxiété avant d'empanner par gros temps. Le bonheur de réussir une manoeuvre... La régate, c'est génial !

Match Race

Le match-race est un duel de voiliers. C'est la forme de régate que je préfère, elle est plus intense, plus technique. Les courses durent entre 25 et 40 minutes selon le vent et les deux voiliers -identiques de préférence- sont toujours au contact. Un arbitre juge en direct et attribue des pénalités quand un concurrent fait une faute. Tout l'équipage est concentré, le barreur a le coeur qui bat à 180 et les équipiers s'épuisent pour enchaîner les manoeuvres...

La coupe de l'Armorica est le championnat de France étudiant de match-race. Il y a des sélectives, finales de bassin et enfin finale. J'ai skippé trois années de suite sur l'Armo. En 2003, nous avons atteint la finale de bassin. En 2004 et 2005, j'ai participé aux finales. Lors des sélectives de 2004, notre équipage était vraiment fort : nous avions beaucoup navigué ensemble, c'était un régal.

Mon meilleur souvenir sur un voilier, c'était à l'Armo, lors d'une manche particulièrement serrée que nous avons gagné d'un souffle. Nous étions devant lors du dernier bord, mais avec une pénalité de retard, à force d'enchaîner manoeuvres et lofs, nous avons réussi à coller une pénalité à notre adversaire et rester devant !

Régate en flotte

En 2003, un équipage de l'x est allé passer trois jours à Rimini, en Italie pour une épreuve mi-flotte, mi-match-race. Soleil écrasant, tout petit temps, jolis voiliers. Nous en sommes revenus avec le trophée du meilleur équipage étranger (les mauvaises langues ajouteront que nous étions les seuls, je leur répondrai que nous étions sixièmes sur quatorze, na).

En 2004, l'x a couru le Trophée de l'école Navale, à Lanvéoc. L'équipage était indédit et nous découvrions le Surprise. Très beau temps, des lumières incroyables et un inexplicable déficit de vitesse au près. C'est la première fois que je faisais numéro 1 (le guignol à l'avant du voilier), malgré mes quelques gaffes, nous avons fini quatrièmes.

En 2004, j'étais le barreur de l'équipage de l'x lors de la coupe de monde de voile des étudiants. Nous avons passé nos vacances de Toussaint à régatter au Cap d'Agde. Une semaine de gros temps. On a fini bon dernier mais -excuse- notre tacticienne s'était foulée la cheville.

X-Course au Large

X-Course au large est le club de voile sportive de l'école, c'est une association d'élèves qui a pour but d'entraîner des équipages à la régate et de les faire participer à des compétitions étudiantes et semi-professionnelles. En 2002 et 2003, j'en étais le président. A cette époque -regrettée- je passais mes weeks-ends à faire de la voile !

Après avoir encadré des week-ends d'entraînement à la Trinité-sur-Mer, j'ai barré feu le JOD FRA15053 lors de la Course croisière de l'EDHEC. Encore une place de quatrième dans un temps très variable : du soleil à la tempête. Un peu après, j'ai joué les tacticiens lors du Spi ouest France. Temps magnifique -soleil et vent- nous avons fini dans la première moitié de la flotte.

Je me suis investi sans compter dans le club de voile de l'école Polytechnique : en septembre 2002, j'ai été élu président de cette petite entreprise – qui a compté jusqu'à trois salariés – active toute l’année avec ses problématiques d’équilibre financier (120.000 euros de budget), d’investissement et d’efficacité...

Chaque week-end, nous avons organisé des entraînements à la Trinité-sur-Mer. Six équipages ont pu participer à de grandes régates étudiantes et nous avons pu monter un défi pour le tour de France à la voile 2003.

l'enfant@l'hôpital X-HEC

Au cours de l'été 2003, j'ai fait une jolie ballade à l'occasion du Tour de France à la voile. Nous avons fini sixième équipage étudiant et nous avons accroché la troisième place de l'étape la plus longue (de Saint-Quay à Camaret) dans des vents légers et changeants. Un grand souvenir...

Une participation au tour de france à la voile est un projet de grande envergure, particulièrement pour un équipage étudiant. C’est à la fois un défi financier - le budget se situe entre 60 et 80 000 euros) et sportif.

Nous nous sommes associés avec le club de voile d’HEC et avons monté un projet à dix étudiants par école. Dès que le projet du Tour de France a débuté, j’ai proposé à l’association l’enfant @ l’hôpital d’animer un site sur notre aventure. peu à peu nous avons étoffé notre collaboration pour obtenir une opération de communication de grande envergure. Dans chaque ville étape un stand l'enfant@l'hôpital X-HEC était dressé pour présenter le défi aux journalistes et aux nombreux visiteurs.

Par ailleurs, chaque soir, nous avons réalisé des reportages sur un forum dédié au Tour et réservé aux enfants malades. Nous leur avons expliqué chaque régate, les règles de course et le fonctionnement d’un voilier... Lors de l’étape de Sète, nous avons eu l’immense plaisir d’accueillir sur le voilier des enfants hospitalisés du centre de réadaptation fonctionnelle de Palavas-les-Flots avec lesquels nous communiquions chaque jour. Les fauteuils roulants ont été portés sur le podium de la course et nous avons présenté l’association au public présent.

L’étape que nous retiendrons tous est Saint Quay Portrieux - Camaret Sur Mer, la plus longue du Tour, où dans des vents faibles nous avons arraché la troisième place au classement général !

Croisière

Il n'y a pas que la régate dans la vie. La voile, c'est aussi un moyen d'évasion : pêcher en flânant le long des côtes, choisir le cap en fonction du soleil, plonger près des caillous. Les vacances, quoi !

Méditerranée

En août 2002, Aymeric, Augustin, Hugo et moi avons passé deux semaines sur le Pirrocho -un Alpa 9.50 appartenant à l'oncle d'Hugo. Au programme : Toulon - Rimini et retour. Escales à Porquerolles, Port Cros, Saint-Tropez, Fréjus, et Roquebrune. A part un petit grain, un orage en face de Saint Tropez et une nappe de brouillard, nous avons eu beau temps et peu de vent. De très bons souvenirs...

Pendant toute la croisière, Aymeric a pêché à la traine. Pêche scientifique avec matériel adéquat ; résultat, rien n'a mordu. Un soir au mouillage, par contre, nous avons recueilli un apéritif de friture en pêchant à la farine.

Atlantique

On prend les mêmes -ou presque- et on recommence. Olivier remplace Augustin pour embarquer sur Rhumbs -le superbe Pogo 8.50 du Papa d'Aymeric- au port du Crouesty, direction La Rochelle. Escales au Croisic, à l'île d'Yeu et à l'île de Ré. Beau temps, bon voilier.

Changement de calibre pour notre pêche, cette fois-ci nous avons attrapé des quantités de maquereaux. L'ordinaire s'en est ressenti : maquereaux au vin blanc, maquereaux en papilottes, maquereaux meunière, maquereaux au court bouillon, sashimis de maquereaux...